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Quai Saint Vincent

Situation:

Le quai Saint Vincent se trouve sur la rive gauche de la Saône le long du premier arrondissement.

Il débute après le quai Gillet au niveau de la montée Hoche à la limite avec le 4e arrondissement et se termine avant le quai de la Pêcherie au niveau du pont la Feuillée à l'angle de la rue d'Algérie.

La circulation se fait du nord au sud avec une voie pour les voitures, une pour les bus.
Après la passerelle et la place Saint Vincent, le quai s'élargit à trois voies de circulation.
La voie du bus a été élargie pour favoriser les vélos.

Il y a une circulation assez importante de péniches et de bateaux de tourisme sur la Saône.

Qui va de Quai Joseph-Gillet a Rue d'Algérie

Histoire:

Le bord de Saône était occupé à l'époque romaine puisqu'on y a retrouvé les vestiges d'un atelier de verrier.
On a aussi trouvé des squelettes et des pièces de monnaies à l'effigie de Claudius Albinus, le vaincu de la bataille de Lyon en 197.

En 1418, le consulat a fait consolider différentes fortifications et tendre les chaînes sur la Saône en prévision d'une attaque des Bourguignons.

En 1472, c'est près des Augustins, au sud du quai que Barthélemy Buyer installa l'atelier d'imprimerie de Guillaume Leroy d'où sortit le premier ouvrage imprimé de langue française.

Il reste encore une maison de 1699 sur le quai, c'est la plus ancienne.
A l'époque, les terrains des Chartreux descendaient jusqu'à la Saône.
On peut monter admirer leur parc en prenant le passage Goni1. un 1643, le consulat créa le grenier d'abondance afin de stocker du blé en abondance pour éviter les famines, la spéculation et les émeutes qui s'en suivaient.
Les bâtiments actuels furent construits à cet effet de 1722 à 1728.
Quand les famines furent apaisées, restaient à contrôler les émeutes, on a donc affecté ces bâtiments à la gendarmerie jusqu'en 1987, date à laquelle la DRAC a pris possession des lieux, ainsi qu'une classe de danse du conservatoire de musique.

Juste en aval, les soeurs de la visitation créèrent le couvent de Sainte Marie des Chaînes en 1640.
Le réfectoire des soeurs date de cette période.
Les autres bâtiments ont été construits en 1840 pour les activités de subsistance de l'armée.
La boulangerie a fonctionné juste dans les années 1990, le pain étant pétri pour les soldats intervenant en Irak ou en Bosnie.
La ville a repris les lieux pour en faire une résidence d'artistes et un lieu de manifestations artistiques.

Le 6 septembre 1759, le dauphin Louis est venu poser la première pierre de Saint Vincent.
Elle devait remplacer la chapelle et l'église des Augustins.

C'est ici que se trouvait le port Neuville, l'un des plus importants ports de Lyon au 18e siècle.
Une place du même nom en rappelle l'emplacement.

La porte nord de Lyon se trouvait ici sous le nom de porte d'Hallincourt et la Saône tendue de chaînes la nuit pour interdire la contrebande.

Après la suppression de ces obstacles, la circulation s'est faite suffisamment intense pour que la nécessité d'un quai plus formel se fasse sentir.

Les travaux ont duré de 1844 à 1860.

Après l'inondation de 1856, le port Neuville a été comblé.
Deux plaques gardent la mémoire de la précédente inondation qui atteint son plus haut niveau le 5 octobre 1840, sur le bâtiment de la DRAC, la ligne n'est pas trop haute, sur les subsistances, elle arrive au niveau du regard.

En 1805, au 13, quai des Augustins Etienne Molard a écrit un dictionnaire grammatical du mauvais langage, recueil des expressions locales et vicieuses.

Au 23, Alphonse Winkler a monté un commerce de malterie et brasseri1. une plaque rappelle que Fernand Rude a vécu dans la maison Bertin au 29, qu'il fut historien du mouvement ouvrier publiant des livres sur les canuts.

En 1955, le train bleu remontait le quai pour emmener les Lyonnais se promener le long de la Saône.

Historique:

A absorbé le quai des Augustins, le quai Saint-Benoît, le quai Sainte-Marie-des-Chaines et le quai d'Halincourt. Il comprenait le port Saint-Vincent. A absorbé le quai de La-Feuillée. A absorbé la place Saint-Louis.

Architecture:

Le quai est doublé tout du long par un bas port qui se trouve quelques centimètres au-dessus du niveau normal de la Saône, et donc sous la Saône en temps de crue.
De nombreuses rampes font la jonction avec le trottoir.
Il est le plus souvent minéral avec des pavés tête de chat par endroits et un peu de végétation, surtout au nord.
A la belle saison les pêcheurs y sont nombreux, les emmerdeurs aussi, gare aux semelles.

Un haut et beau mur de pierres soutient la chaussée et protège la ville de l'eau.

Les constructions commencent par une maison semblant du 18e siècle comme oubliée là entre les résidences modernes du quai Gillet et la falaise surmontée des murailles du fort Saint Jean.

Après le pont Koenig, on longe le grand bâtiment classique de la DRAC à l'imposant fronton.
Il a été construit en 1726 sur l'espace dégagé par les carrières qui avaient servi à construire les ponts de la Saône.

La Saône et le quai prennent ensuite un virage à gauche au niveau de la maison rouge du CAUE, ancien hôtel de la Butte avec ses grandes fenêtres à croisée de bois figurant des meneaux.

Au 7 une réalisation de 2002 abrite un minuscule jardin d'intérieur où pousse un olivier.

Cet immeuble est collé avec celui du 8 datant du 19e siècle dont il reprend les montants verticaux, ils sont tous deux hauts de cinq étages.

On retrouve ensuite un équipement collectif avec les Subsistances.

C'est un magnifique ensemble de vastes proportions avec des arcades.
Il faut y entrer pour apprécier davantage les cours pavées, dont l'une fait un beau carré et est couverte avec tout autour trois étages de fenêtres en arc.

Ensuite, on passe un vilain immeuble, une grosse barre du 20e siècle de sept étages, puis on va se retrouver jusqu'au bout sur un quai qui n'a que très peu bougé depuis cent cinquante ans, excepté la chaussée goudronnée et les voitures.
Les immeubles le bordant sont majoritairement du 19e siècle ou antérieurs.
1699 pour le plus ancien.

Au 12 se trouve une belle maison isolée de quatre étages à la symétrie remarquable.

Face à la passerelle, les rochers de la colline affleurent et ont obligé à laisser un renfoncement utilisé par deux bâtiments bas et modernes de la direction de la propreté et par quelques jeux d'enfants.

Au 20 bis une imposte avec la femme et l'enfant jouxte un immeuble de 2004.

Le 21 possède une porte et une entrée superbe.

On passe ensuite la place du port Neuville.

Le 30 est surprenant avec sa façade retravaillée dont les fenêtres ne correspondent pas aux arches.

La plupart des maisons suivantes sont du 19e siècle en une longue enfilade sinuant légèrement au gré du cours de la Saône, on peut y voit quelques belles portes.

Au 46, on pourrait se croire aux Brotteaux devant la façade richement décorée.
Une plaque garde la mémoire de deux occupants célèbres, Justin Godard (qui possède sa rue à la Croix Rousse) et Georges Cohendy qui a fait fonction de maire en septembre 1940.

Le 49 mérite d'être détaillé et contourné pour voir le mur des lyonnais depuis la place Saint Vincent.

Ensuite, l'ambiance change, on arrive en ville, l'entrée de l'église Saint Vincent se cache en retrait de l'alignement mais il ne faut pas manquer d'admirer ses statues, dont l'une des quatre statues de vierges du quai et son portail sculpté.

Dédicace:

Le quai tient son nom du saint patron des vignerons à qui a été consacrée l'ancienne église Saint Vincent des pères Augustins qui avaient leur monastère dans la rue du même nom.

Saint Vincent est né à Huesca et Mort martyrisé à Valence en Espagne au 4e siècle.

Origine du nom:

Le quartier et l'ancienne église paroissiale honorait le saint patron des vignerons.
Sources:

data.gouv.fr

Ville de Lyon, Archives municipales de Lyon, index des voies de Lyon, 2022/01/20. sur archives-lyon.fr

Rues de Lyon à travers les siècles de Maurice Vanario (2002)

code FUV: 27351 code FANTOIR: 6903816590G code INSEE: 69381

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